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Hygiène et sécurité du travail – n°247 – juin 2017

SAVOIRS & ACTUALITÉS

Décryptage

LE BORE-OUT OU L’ENNUI AU TRAVAIL: DÉMÊLER LE VRAI DU FAUX.

La notion de bore-out a fait son apparition il y a moins d’une dizaine d’années. Elle est attribuée à deux consultants suisses,

Philippe Rothlin et Peter R. Werder, qui ont publié un ouvrage sur le sujet en 2007 [1]. Le vocable est construit à partir du

participe passé anglais « to be bored » qui signifie « s’ennuyer » et du suffixe « out » qui, par analogie avec burnout,

laisse entendre qu’il s’agit des conséquences négatives de l’ennui au travail, de l’épuisement professionnel qui en résulte

(« s’ennuyer à mourir »).

C. Bourion, l’auteur français qui a popularisé l’expression, définit le bore-out comme « une grande souffrance imputable au manque

d’activité pendant le temps de travail » [2]. Autrement dit, le bore-out résulterait d’une situation paradoxale: « D’une

part, le salarié touché par le syndrome bénéficie d’un contrat de travail et d’un salaire; d’autre part, il n’a pratiquement rien

à faire et ses quelques tâches sont très peu nombreuses et/ou inintéressantes au possible » [3].

Dans la littérature internationale, il existe peu de publications portant sur le bore-out en tant que tel.

En revanche, cette littérature est plus abondante sur le boredom (littéralement « ennui » en anglais),

même si les chercheurs regrettent que le sujet soit beaucoup moins étudié que celui du stress, de la satisfaction au travail,

de l’engagement ou encore du burnout. C’est donc plutôt à cette littérature qu’il convient de se référer pour mieux comprendre

les tenants et les aboutissants de l’ennui au travail, et ce d’autant plus que l’argumentaire construit autour du bore-out présente

un certain nombre de faiblesses scientifiques et est, selon toute vraisemblance, empreint de parti pris idéologique

L’ennui au travail est conceptualisé comme un état émotionnel désagréable de faible stimulation (low arousal)

et d’insatisfaction, engendré par la situation de travail qui n’offre pas assez de sollicitations [4].

Il présente des composantes affective, cognitive et comportementale. Par exemple, la personne qui s’ennuie au travail se sent

insatisfaite,  compte les heures qui passent (distorsion du temps) et s’engage dans des activités non reliées au travail.

Même si les premières études sur l’ennui au travail ont porté sur la monotonie et la répétitivité des tâches, il serait faux

de considérer qu’elles en constituent les seules explications.

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