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La journée du TDAH
La journée de notre héros retrace celle d'un jeune avec un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDA/H). Dans cette vidéo avec un héros hyperactif, on retrouve les symptômes d'un hyperactif (manque de concentration, agitation) présentés sous forme ludique. Cette vidéo a été réalisée par le Docteur Louis Vera, pédopsychiatre spécialisé dans les troubles des apprentissages.
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) existe certainement depuis que le monde est monde. Au début du XIXe siècle, le Dr Haslam, médecin personnel de Napoléon, écrivait que l’empereur avait été un enfant amoral, esclave de ses passions, rebuté par l’école, qui mettait sa famille à l’agonie et perturbait continuellement son environnement. Nous sommes bien loin de l’époque de Napoléon ! Cependant, le TDAH représente aujourd’hui le problème de comportement le plus fréquemment diagnostiqué chez les enfants d’âge scolaire.
Le TDAH se décline selon trois formes cliniques:
Une forme dite mixte qui associe trois groupes de symptômes (inattention, agitation et impulsivité
Une forme avec inattention prédominante
Une forme avec agitation-impulsivité prédominante
Compte tenu de la diversité des symptômes de l’hyperactivité le sigle TDAH remplace aujourd’hui le terme d’hyperactivité qui semble synonyme d’hyperagitaiton.L’agitation n’est plus impérative dans le diagnostic d’hyperactivité ou de TDAHLe TDAH est un trouble de nature neurodéveloppementale.
De nombreuses études retiennent principalement la possibilité d’un retard de maturation du cerveau, d’une étiologie génétique ou d’une cause néonatale, par exemple l’hypoxie, la prématurité ou la dysmaturité (petit poids de naissance). En revanche, il ne semble pas que le TDAH puisse relever d’une cause affective ou éducative.
Les enfants hyperactifs avec agitation prédominante perturbent plus la classe que les enfants avec inattention prédominante. L’agitation alerte plus rapidement enseignants et parents alors qu’un déficit attentionnel isolé prête moins à inquiétude. De fait, les consultations pour agitation sont plus précoces et plus fréquentes que celles motivées par la seule inattention. L’agitation provoque plus de problèmes disciplinaires que l’inattention. Mais les trois composantes du TDAH peuvent, qu’elles soient isolées ou associées, provoquer un échec scolaire.
Sur une appréciation scolaire et sur une observation médicale, les mots pour décrire l’hyperactivité sont à peu près identiques (manque d’attention, difficultés de concentration, agitation, impulsivité, …). En revanche, leurs significations peuvent être très différentes. Pour un enseignant, le manque de concentration peut signifier par exemple, manque de bonne volonté ou de motivation, l’agitation peut être perçue comme la marque de l’immaturité ou de l’indiscipline, et enfin l’impulsivité peut être vécue, avec ses répliques verbales et parfois physiques, comme une démonstration d’agressivité. Mais si le TDAH présente toutes les apparences de l’indiscipline et de l’insolence, il ne correspond pas pour autant à des actions volontairement hostiles à l’autorité. Pour un médecin, ces mêmes comportements sont plutôt perçus comme les symptômes d’un trouble. La tentation, alors, de dénoncer pour les uns une approche trop disciplinaire, et de craindre pour les autres les excès de la médicalisation.
Les enfants "hyperactifs" ne sont pas tous identiques. Les troubles du comportement liés à l’agitation, les troubles relationnels liés à l’impulsivité et les faiblesses scolaires liées à l’inattention connaissent donc des modulations. Ainsi, un enfant brillant pourra compenser ses difficultés de concentration (et donc son temps de travail effectif) par son talent, de même qu’un enfant craintif pourra surmonter (au prix parfois d’un effort douloureux) son tempérament agité. En dépit d’une apparence parfois joviale ou bravache, les enfants "hyperactifs" souffrent parfois très douloureusement d’être confrontés à l’échec et d’être contraints à la conflictualité.
Quelle réponse thérapeutique apporter ?
Une approche multimodale en fonction de la singularité de l’enfant et de son fonctionnement.
Les prises en charge thérapeutiques ont pour objectifs d’améliorer les symptômes et en conséquence le fonctionnement adaptatif de l’enfant. Elles sont le plus souvent combinées en fonction des besoins du patient et de l’acceptation des familles. Par ailleurs, la prise en charge du TDAH concerne l’enfant atteint mais aussi ses parents et ses frères et sœurs car le TDAH perturbe fréquemment le fonctionnement familial.
Les techniques psycho comportementales constituent un aspect fondamental dans la prise en charge des enfants atteints de TDAH et de leurs familles. Elles peuvent être proposées seules dans les formes à retentissement léger ou chez l’enfant d’âge préscolaire et sinon en complément d’autres approches (psychomotricité, orthophonie…)
La question du traitement Médical ?
En France seul le methylphénidate (Ritaline®, Concerta®, Quasym®)) est recommandé dans l’indication du TDAH. Inscrit sur la liste des stupéfiants, il nécessite des modalités de prescription et de renouvellement particulières.
L’ordonnance est sécurisée et délivrée pour une période maximale de 28 jours. La prescription initiale est hospitalière, puis le renouvellement peut être fait par le médecin traitant sur une période d’un an.
Le méthylphénidate a obtenu son AMM en 1996 et une remise à jour en 2003, avec l’arrivée des produits à libération prolongée. Selon l’avis de la commission de transparence sur la Ritaline LP : « Le TDAH entraîne une altération importante de la vie relationnelle et des performances scolaires. Sa prise en charge est globale. Le traitement médicamenteux de référence (et le seul autorisé en France à ce jour) est le méthylphénidate. Cette spécialité entre dans le cadre d’un traitement symptomatique. » Cette spécialité semble bien tolérée, les effets indésirables les plus fréquents sont l’insomnie, la diminution de l’appétit, les céphalées et les douleurs abdominales. Dans la plupart des cas ils s’améliorent progressivement. Le rapport efficacité/effets indésirables de cette spécialité est important lorsque les seules mesures psychologiques, éducatives et sociales sont insuffisantes
TDAH et scolarité
L’intégration et la prise en charge efficaces de l’enfant avec TDAH à l’école, implique une double démarche :
La prise en compte des aspects relationnels et institutionnels propres à l’école qui accueille l’enfant.
La mise en place d’une pédagogie différenciée, réalisée dans le cadre d’un partenariat étroit entre les parents, les enseignants et les intervenants spécialisés en sachant qu’il n’y a pas de réponse unique à ce trouble mais une prise en charge individualisée et surtout multidisciplinaire.
Le rectorat de Paris a mis à disposition une plaquette de sensibilisation pour que l’expérience de l’école soit vécue de façon positive ce qui est fondamental pour un enfant atteint de troubles de l’attention et d’hyperactivité.
L’enfant HYPER ACTIF et la famille
Lorsqu’un enfant souffre de TDAH, cela éprouve toute la famille. Le TDAH peut créer des tensions entre l’enfant et ses parents. Certains parents pensent qu’ils ne sont pas à la hauteur et commencent à douter de leurs propres connaissances et de leur capacité à assumer le rôle qui leur revient. Il peut arriver qu’ils soient mécontents d’eux-mêmes ou de leur enfant.
Il est possible que les deux parents ne soient pas d’accord sur la manière de gérer la situation, ou qu’ils réagissent différemment à un comportement déterminé.
Les enfants souffrant de TDAH sont imprévisibles et ont des hauts et des bas. Ils sont distraits, impulsifs et désorganisés et négligent souvent les consignes ou ne les comprennent pas. Selon l’heure à laquelle l’enfant prend ses médicaments, il est possible que ses symptômes soient contrôlés pendant la journée (à l’école) mais ni le matin ni le soir. Cela peut entraver les routines familiales et agacer les autres membres de la famille.
Si l’enfant souffre d’un trouble des conduites ou d’un trouble oppositionnel avec provocation, il peut arriver que les relations familiales en pâtissent. Il est possible que les frères et sœurs d’enfants souffrant de TDAH s’irritent de l’attention et du temps accordés à l’enfant malade. Ils peuvent éprouver de la rancœur à l’égard de l’enfant perturbateur, ou à l’égard de leurs parents, jugés trop faibles.
Le TDAH influence la famille de différentes façons selon l’âge de l’enfant atteint du trouble. En règle générale, plus l’enfant souffrant de TDAH est âgé et plus les conflits familiaux sont importants.
Enfants d’âge préscolaire
Les enfants d’âge préscolaire souffrant de TDAH doivent être supervisés bien plus rigoureusement que les autres enfants du même âge. Ils éprouveront possiblement des difficultés connexes telles qu’un retard du développement, un comportement provocateur ou de piètres aptitudes sociales. Souvent, les parents n’apprécieront pas que leur enfant refuse de tenir compte de leurs demandes et de leurs conseils.
Enfants d’âge scolaire
Les enfants d’âge scolaire ont souvent des difficultés à la maison, ou quand ils sortent. C’est généralement à cet âge que l’enfant commence à mal agir pendant les emplettes, au parc ou en visite chez d’autres membres de la famille. Les parents d’enfants d’âge scolaire souffrant de TDAH ont très peu de temps pour eux-mêmes. Quand l’enfant est éveillé, ils doivent continuellement le surveiller. Il peut arriver que les autres membres de la famille ne veuillent pas prendre soin de lui, ou qu’il ne soit pas invité aux fêtes ou à jouer dehors.
Adolescents
En comparaison des autres adolescents, ceux qui souffrent de TDAH sont ceux qui ont le plus de conflits avec leurs parents. Adolescents et parents confondus s’accordent à le dire. Les disputes concernant les devoirs scolaires et les corvées sont plus fréquentes. Parfois, parents et adolescents ne sont pas d’accord sur la façon de gérer le TDAH, par exemple au sujet des médicaments, nécessaires aux yeux des uns, superflus aux yeux des autres. Souvent, les parents sont déchirés entre le désir d’aider leur enfant et le besoin de le responsabiliser. Le risque de séparation ou de divorce est plus élevé chez les parents d’enfants souffrant de TDAH.
Suggestions aux parents pour un milieu de vie pour un enfant atteint d’un TDAH
* Un milieu de vie calme et structuré afin de créer une routine de vie.
* Donnez des règles de vie réalistes, constantes, et cohérentes.
* Formulez à l’enfant des demandes claires et courtes.
* Anticipez les changements dans la routine en étant proactif.
* Les parents, devenez réalistes et modifiez vos attentes si elles sont trop hautes.
* Fixez vos priorités.
* Utilisez des récompenses et des sanctions immédiates mais justes.
* Ayez des paroles positives et utiliser le renforcement positif avant la punition.
* Ignorez les provocations.
* N’entretenez pas les comportements négatifs.
* Soyez créatifs !
Comment favoriser l’estime de soi de l’enfant atteint de TDA/H ?
* Reconnaissez ses besoins.
* Aidez-le à s’intégrer dans la société.
* Faites-lui vivre des succès.
* Montrez-lui comment résoudre des problèmes.
A faire avec votre enfant :
* Soyez chaleureux avec lui.
* Encouragez ses émotions et les vôtres en cas de difficultés.
* Aidez-le à accepter ses erreurs.
* Apprenez-lui à planifier et à persévérer dans la poursuite de ses objectifs.
Ce qui peut lui nuire :
* L’inconstance dans la discipline.
* La surprotection.
* Le laisser-faire.
* Le manque de plaisir et de complicité avec votre enfant.
Le plus important est de croire à la possibilité de s’améliorer et d’évoluer tout en ayant toujours ce symptôme. L’enfant peut déployer des talents et des stratégies créatives pour autant que vous, les parents, l’accompagniez dans ses efforts. Vous, comme lui, vous pouvez vous tromper mais le plus important reste de continuer à avancer et à admettre vos échecs.Vous pouvez aussi en tant que parents, vous faire aider et soutenir par des professionnels de santé mentale.